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Le single de la semaine #18: (it’s a) Cold, Cold Summer !

Konbawa,

Impossible de laisser passer l’été et ses viles chaleurs sans tenter de faire descendre d’un cran la température en lançant à  l’assaut des hordes bar(ba)ba(ta)re(ve)s assiégeant la Provence une double salve de cold cold rock !!

– Le (old) single de la semaine : Tool, "Sober", sur l’album "Undertow" (1998)

Retour aux sources de l’adolescence avec ce single abrasif et lyrique de Tool, groupe culte des années 90 et point d’ancrage de toute une génération métal-rock contemporaine, de Deftones (Maynard, James Keenan, chanteur de Tool, faisant une apparition sur le titre "The Passenger" sur l’album "White Pony" des Deftones) à  QOTSA, en passant par System Of A Down. Parfaite illustration d’une certaine tendance du rock américain à  l’approche du dernier millénaire à  se réfugier dans une approche ambivalente, simultanément lyrique, voire prophétique et bruitiste (cf. l’ultime album de Soundgarden), Tool n’a eu de cesse de livrer des opus ambitieux, tant sur le plan de l’écriture musicale (qui tient beaucoup à son aridité conceptuelle) que sur celui de sa production sophistiquée. Cette dernière a certes vieilli – affichant des basses très rondes et distinctes et des guitares accordées un ton en-dessous – à  une époque où l’on ne jure que par le spectaculaire des aplats sonores et où la distance spatiale entre les instruments est réduite à sa plus simple expression (My Bloody Valentine ne pourrait aujourd’hui plus produire un album comme "Loveless" où les guitares échappaient en permanence à  l’auditeur et la batterie galopait, seule, au fond du paysage sonore, au beau milieu d’un champ de ruines…).

"Sober" est probablement l’un des sommets d’"Undertow", album d’une noirceur étouffante et epitome de la carrière de Tool: alternances de passages downtempo et de surgissements métalliques, "Sober" examine avec une distance clinique les addictions innombrables avec lesquelles l’esprit est amené à lutter… "I will find a center in you" clame Keenan, reconnaissant par la même l’ampleur de son propre déséquilibre.

Posologie: une écoute est vivement recommandée à  chaque glissement vers une sur-consommation alcoolique estivale :-). Ne jamais dépasser les doses prescrites, sans quoi vous risqueriez de ne plus être invité aux apéros de début de soirée 😉 !

– Le (new) single de la semaine : Cobra Collective, "Legionnaire" (2008) sur leur

British Legion strikes again and again and again! Le royaume de sa Gracieuse Majesté peinera toujours à ne se satisfaire que de ritournelles joyeuses et insouciantes et aura toujours à coeur de nous proposer un spleen tout britannique, élégant et glacial, tranchant comme le scalpel de Jack The Ripper… Pardon? Cobra Collective vient tout droit de Washington D.C., me dites-vous? Qu’importe!! Le Common Wealth ne connaît point de frontières et gageons que ce groupe aurait rêvé de naître un matin pluvieux dans un quartier populeux de Liverpool!

Puisant aux sources du mal thatchérien sous l’égide des figures tutélaires de The Cure et Joy Division, Cobra Collective ne s’embarrasse pas de fioritures et livre un titre au cordeau et sans artifice, basé sur l’une de ces percutants duos basse ronflante / batterie asséchée si propres au rock anglais et surplombée par une voix meurtrière et clinique à peine soulignée d’une trait d’eyeliner de guitares noires et d’un incarnat de synthétiseur. Ajoutez-y un soupçon de paroles fustigeant l’engagement militaire en Irak et voilà  l’un des titres les plus froidement engageants depuis le "All Sparks" d’Editors…

"I’m just another idiot in the military / I am a man of war… for how long / can you save my soul?"…Any cold-thought answer, folks??

Sayonara,

Ni/Cold

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